15 mai 2009

Espagne : le festival de la fraise

Oui, je sais que nous, français, n'apprécions que très peu les fraises espagnoles défiant toute concurrence au niveau des prix ! Cependant, je voulais partager avec vous une tradition espagnole originale, dont le principal protagoniste s'avère être la fraise !

Le petit village de Grullos (Asturies, Espagne), situé entre monts et mer profite d'un agréable micro-climat, idéal pour la culture de la fraise. Chaque premier dimanche de juin (cette année le 7) et ce, depuis 30 ans, y est organisé le festival de la Fraise.

L'organisation de ce festival est prise en charge par l'association des Vecinos de Grullos (voisins de Grullos), en collaboration avec la Mairie du village. Les cultivateurs de fraises de la région s'affrontent alors au travers d'un concours. Trois catégories seront récompensées pour : la présentation, le goût et la taille. Les gagnants se verront ainsi remettre les fraises d'or, d'argent ou de bronze, ainsi qu'une gratification pouvant aller jusqu'à 1000 euros et un plant pour la prochaine récolte ! Paralellement à la comptétition se tient le festival gastronomique, une dégustation et une vente de fraises et de produits dérivés (confiture, liqueur, bonbons...). On y trouve également d'autres fruits et légumes.

Une fois la vente terminée, on ramasse les stands et les cultivateurs laissent place aux tambours des groupes folkloriques locaux. C'est l'heure de la folixa, la fête traditionnelle durant laquelle on mange, on pique-nique, on danse, pendant que les artisans aux métiers devenus rares montrent leur savoir faire.


Si vous aussi vous aimez particulièrement les fraises, cette fête est faite pour vous !

1 comments:

Anonyme a dit…

Il aura fallu qu'une équipe d'enquêteurs du WWF-France s'intéresse à la marée montante de cette fraise hors saison pour que soit révélée l'aberration écologique de cette production qui étouffe la fraise française (dont une partie, d'ailleurs, ne pousse pas dans de meilleures conditions écologiques). Ce qu'ont découvert les envoyés spéciaux du WWF, et que confirment les écologistes espagnols, illustre la mondialisation bon marché. Cette agriculture couvre près de six mille hectares, dont une bonne centaine empiètent déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national. Officiellement, 60% de ces cultures seulement sont autorisées; les autres sont des extensions «sauvages» sur lesquelles le pouvoir régional ferme les yeux en dépit des protestations des écologistes.
Qui s'en soucie? La plupart des producteurs de fraises andalouses emploient une main-d'oeuvre marocaine, des saisonniers ou des sans-papiers sous-payés et logés dans des conditions précaires, qui se réchauffent le soir en brûlant les résidus des serres en plastique recouvrant les fraisiers au coeur de l'hiver. ... Un écologiste de la région raconte l'explosion de maladies pulmonaires et d'affections de la peau.

Les plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une irrigation qui transporte des engrais, des pesticides et des fongicides. Les cultures sont alimentées en eau par des forages dont la moitié ont été installés de façon illégale. Ce qui transforme en savane sèche une partie de cette région d'Andalousie, entraîne l'exode des oiseaux migrateurs et la disparition des derniers lynx pardel, petits carnivores dont il ne reste plus qu'une trentaine dans la région, leur seule nourriture, les lapins, étant en voie de disparition. Comme la forêt, dont 2 000 hectares ont été rasés pour faire place aux fraisiers. La saison est terminée au début du mois de juin. Les cinq mille tonnes de plastique sont soit emportées par le vent, soit enfouies n'importe où, soit brûlées sur place .
Et les ouvriers agricoles sont priés de retourner chez eux ou de s'exiler ailleurs en Espagne. Remarquez: ils ont le droit de se faire soigner à leurs frais au cas ou les produits nocifs qu'ils ont respiré ... La production et l'exportation de la fraise espagnole, l'essentiel étant vendu dès avant la fin de l'hiver et jusqu'en avril, représente ce qu'il y a de moins durable comme agriculture, et bouleverse ce qui demeure dans l'esprit du public comme notion de saison.
Quand la région sera ravagée et la production trop onéreuse, elle sera transférée au Maroc, où les industriels espagnols de la fraise commencent à s'installer. Avant de venir de Chine, d'où sont déjà importées des pommes encore plus traitées que les pommes françaises...